Un peu d’histoire…
Ce livre a été écrit par John Doerr, un investisseur et capital-risqueur, qui popularise la méthode des OKR (Objectives and Key Results) qu’il a découvert alors qu’il travaillait avec Andy Grove, PDG d’Intel dans les années 70. Les OKR étaient alors utilisés chez Intel. Depuis une multitude d’entreprises ont franchis le pas, dont Google, au moment où John Doerr en devient investisseur. Aujourd’hui ils sont largement intégrés dans la culture d’entreprise. C’est le jeu des transferts de cerveaux et du mercato des investissements (et des investisseurs) qui a permis la diffusion du système des OKR, sur le continent nord américain puis au reste du globe.
Dans son livre John Doerr partage la définition des deux principaux concepts des OKR
Objectives : ce sont des objectifs qualitatifs qui décrivent ce que l’on veut accomplir. Ils doivent être inspirants et alignés avec la vision de l’entreprise.
Key Results : ce sont des résultats quantitatifs qui mesurent le progrès vers l’objectif. Ils doivent être spécifiques, mesurables et atteignables, permettant d’évaluer la réussite de l’objectif.
Pour lui, les OKR participent à:
- L’alignement des équipes: Les OKR permettent d’aligner les efforts de toute l’équipe sur des objectifs communs, créant ainsi une culture de collaboration.
- La transparence : Le partage des OKR au sein de l’organisation favorise une transparence totale sur les priorités et les performances.
- La concentration des efforts et ressources: En se concentrant sur un nombre limité d’objectifs, les équipes peuvent mieux prioriser leurs efforts.
- La culture de la mesure / la mesurabilité : Les OKR permettent de suivre les progrès de manière continue et d’ajuster les actions en conséquence.
Il donne quelques principes de mise en pratique des OKR dont la cadence de suivi en insistant sur l’importance de revoir la mesure des KR régulièrement, toutes les semaines ou toutes les 2 semaines pour partager les progrès ou les freins au progrès, dans une logique de les lever collectivement si nécessaire mais aussi pour s’assurer qu’ils sont toujours pertinents au regard des ambitions de l’organisation.
Il partage également l’importance du rôle du Leadership, et requiert que les dirigeants soient activement impliqués dans le processus des OKR pour encourager leur adoption par l’ensemble de l’organisation et leur succès opérationnel. Cela implique de montrer l’exemple, de communiquer clairement sur les objectifs et de soutenir les équipes dans leur mise en œuvre, dans une posture de servant leader au profit de l’exécution. De vrais sponsors!
« Measure What Matters » établit que les OKR ne sont pas un système de gestion, mais un moyen de créer une culture d’amélioration continue, d’innovation et de responsabilité au sein des organisations.
Les exemples d’entreprises connues qui ont choisi de mettre en place les OKR et qui sont repris dans le livre sont notamment :
L’un des exemples les plus marquants est l’adoption des OKR par Google. Lorsque Doerr a introduit les OKR chez Google en 1999, l’entreprise n’était encore qu’une start-up de 40 employés. Les fondateurs, Larry Page et Sergey Brin, ont immédiatement adopté le système. Les OKR ont joué un rôle clé dans l’alignement des efforts et dans la croissance exponentielle de l’entreprise.
L’un des OKR de Google à l’époque était : améliorer la rapidité et la pertinence du moteur de recherche avec un résultat clé : réduire le temps de réponse des recherches de 0,5 seconde à 0,2 seconde.
- Intel
Doerr a appris les OKR chez Intel, où Andy Grove (l’ancien PDG) les utilisait pour structurer et guider les équipes. Intel a mis en place les OKR dans un environnement très compétitif pour faire face à des rivaux comme Motorola. Durant la guerre des processeurs, Intel a utilisé les OKR pour définir des objectifs clairs dont un était : devenir le leader du marché des microprocesseurs, avec comme résultats clés : atteindre une part de marché de 10 % dans un an ; lancer un nouveau processeur avec un temps de cycle réduit de 50 %.
- YouTube
Une fois racheté par Google, YouTube a aussi adopté le système des OKR pour faire face à sa croissance rapide et à la nécessité d’intégrer une culture plus orientée performance. L’entreprise a utilisé les OKR pour définir des objectifs de développement de produit et d’expansion de sa base d’utilisateurs. Exemple d’objectif : Augmenter l’engagement des utilisateur avec comme résultats clés : Doubler le nombre d’utilisateurs actifs mensuels d’ici la fin de l’année ; réduire de 10 % les temps de chargement des vidéos.
- Bono (ONE Campaign)
John Doerr cite également un exemple dans le domaine de la philanthropie avec la campagne ONE, dirigée par Bono, le chanteur de U2. L’organisation a utilisé les OKR pour combattre la pauvreté et les maladies évitables dans les pays en développement.
Exemple d’objectif : Faire pression pour l’éradication de la pauvreté extrême en Afrique, avec comme résultats clés : augmenter les financements gouvernementaux pour la lutte contre la pauvreté de 30 % ; assurer la vaccination de 10 millions d’enfants supplémentaires.
- Bill Gates Foundation
La Bill & Melinda Gates Foundation a également adopté les OKR pour structurer ses projets dans le domaine de la santé publique et de l’éducation. Exemple d’Objectif : Réduire le taux de mortalité infantile dans les pays en développement avec comme résultats clés : Augmenter le nombre d’enfants vaccinés de 20 % en trois ans ; réduire de 15 % le taux de mortalité dû à des maladies évitables.
- Zume Pizza
Doerr parle également de Zume Pizza, une start-up technologique qui utilise l’automatisation pour préparer et livrer des pizzas. L’entreprise a utilisé les OKR pour aligner ses équipes techniques et de produit afin de construire des solutions d’automatisation innovantes.Exemple d’Objectif : Développer un système robotisé de production de pizzas avec comme résultats clés : Mettre en place un robot capable de fabriquer 200 pizzas par heure ; réduire les erreurs humaines de préparation de 90 %.
John Doerr illustre avec ces exemples comment les OKR ont été utilisés dans divers secteurs, des grandes entreprises technologiques comme Google et Intel aux organisations à but non lucratif comme la campagne ONE. Tous ces exemples montrent la puissance des OKR pour aligner les équipes, fixer des objectifs clairs, et mesurer les résultats, permettant à ces organisations de progresser de manière plus efficace et structurée.
En fermant ce livre, vous risquez d’avoir un peu de mal à vous lancer dans la mise en place des OKR pour votre boite mais vous allez certainement avoir envie d’essayer!
Vous pouvez choisir de poursuivre vos lectures ou de venir vous former pour devenir un OKRLead autonome et certifié par OKRmentors.